Quatre ans après un premier film accueilli avec autant de ferveur que de frustration, Alexandre Astier revient enfin avec le deuxième acte de sa trilogie Kaamelott. Cette fois, il semble décidé à assumer pleinement son rêve de cinéma d’aventures, oscillant entre la comédie populaire et l’ambition épique d’un Seigneur des Anneaux.
Un premier film qui faisait figure d’échauffement
En 2021, Kaamelott – Premier Volet débarquait en salles après douze ans d’attente. Malgré l’émotion des retrouvailles, le film avait laissé un sentiment d’inachevé, la faute à un rythme bâtard laissant le spectateurs trop souvent victime des ses longueurs.
Avec le recul, ce premier opus apparaît aujourd’hui comme une introduction avant que la véritable aventure ne prenne forme. Et c’est précisément ce que promet Kaamelott – Deuxième Volet, Partie 1.
Alors que les chevaliers de la Table Ronde se séparent pour accomplir leurs propres quêtes, Arthur, lui, est fatigué et mélancolique.
Cette facette bien plus sombre du Roi Arthur n’est pas sans rappeler le Livre V de la série, lorsque Kaamelott explorait sans détour des sujets on ne peut plus sérieux, comme la dépression. Après la mise en place du premier film, ce volet se met donc aux choses sérieuses et introduit des moments bien plus sombres.
Entre épopée et maladresses
Lorsque l’intrigue nous embarque finalement vers l’aventure, Kaamelott – Deuxième Volet, Partie 1 use d’une narration chorale, faite de quêtes parallèles et de croisements multiples. Cependant si la mise en scène se veut ambitieuse, la tension dramatique peine parfois à suivre et certains enchaînements de séquences manquent de fluidité, donnant à la deuxième moitié du film un rythme inégal. Une lacune que l’on retrouvait pourtant déjà dans le premier film, comme nous l’avons déjà dit.

Visuellement cependant, Astier se permet quelques fulgurances. Les passages les plus sombres rappellent qu’il sait manier la tragédie avec un sens du cadre indéniable.
Mais une ombre encore plus sombre plane sur le film : celle de Perceval. Le départ de Franck Pitiot laisse un vide immense et l’idée de le faire exister à travers des lettres lues par d’autres personnages ne fait qu’accentuer ce manque…
Dans Kaamelott – Deuxième Volet, Partie 1 Astier a décidé de surprendre, quitte à désarçonner. Mais on ne pourra juger pleinement ce nouvel opus qu’après avoir vu sa deuxième partie, prévue dans un an.