Et si Terminator 2 avait réellement eu, en 1991, le jeu vidéo qu’il méritait ? Pas une adaptation paresseuse sous licence, mais un titre capable de rivaliser avec les meilleures jeux de la Super Nintendo ? C’est précisément ce scénario fantasque que Terminator 2D: No Fate tente de recréer aujourd’hui, avec un respect presque obsessionnel pour l’âge d’or du pixel.
Une reconstitution 90’s plus vraie que nature
Développé par Bitmap Bureau, le projet s’affiche d’emblée comme une déclaration d’amour au film de James Cameron, pensée pour corriger les errances vidéoludiques de l’époque. Le pari est audacieux. Le résultat, lui, oscille entre réussite éclatante et frustration assumée.
Dès l’écran-titre, le jeu annonce la couleur : No Fate ne se contente pas d’imiter les années 90, il les ressuscite. Sprites massifs, animations détaillées, effets visuels percutants et bande-son directement inspirée des thèmes iconiques du film composent un ensemble qui aurait sans peine trouvé sa place dans une ludothèque des années 90.

Court, mais pensé pour être recommencé
Plutôt que de s’installer dans une routine confortable, Terminator 2D: No Fate fait le choix de la variété constante. Sur une douzaine de niveaux lors d’une première traversée, le joueur incarne tour à tour Sarah Connor, John Connor ou le T-800, dans des séquences se déroulant aussi bien en 1995 qu’en pleine guerre contre Skynet.
Chaque chapitre introduit sa propre idée de gameplay. Infiltration, baston, poursuites en moto ou affrontements plus classiques face à des boss parfois inédits. Cette approche empêche toute lassitude, mais impose aussi un rythme effréné, presque pressé.

Et c’est sans doute là que l’on retrouve l’aspect le plus déroutant de l’expérience : sa durée. En difficulté basse, une partie peut être expédiée en moins d’une heure. Un choc pour les joueurs habitués aux standards modernes, mais un choix parfaitement cohérent avec la philosophie arcade revendiquée par les développeurs.
La profondeur se révèle ailleurs. Modes de difficulté beaucoup plus exigeants, niveaux alternatifs lors d’une seconde partie, fins multiples, système de notation, défis à débloquer et mode Boss Rush redoutable : No Fate n’invite pas à une longue aventure, mais à la maîtrise.
Une œuvre hommage, intense et fugace
Au final, Terminator 2D: No Fate remplit sa mission avec une précision chirurgicale. Il réussit là où tant d’adaptations ont échoué : capturer l’essence du film tout en respectant les codes d’un jeu 16-bits authentique. Son principal défaut est aussi sa force : il ne s’attarde jamais.

Bitmap Bureau n’a pas cherché à faire un blockbuster interactif, mais plutôt une série de séquences d’action compactes, pensées comme autant de souvenirs jouables. Une expérience à picorer, à relancer, à perfectionner.
Pour les passionnés de rétro et les amoureux de Terminator 2, ce jeu est une uchronie vidéoludique enfin concrétisée. Pour les autres, c’est un plaisir bref, mais extrêmement soigné. Comme le T-800 lui-même, le jeu apparaît, frappe fort… puis disparaît avant qu’on ait vraiment le temps de lui dire au revoir… Hasta la vista, Baby !
