Depuis que Denis Villeneuve a brillamment remis Dune au centre de la scène avec ses adaptations cinématographiques, les fans attendaient avec impatience une adaptation vidéoludique digne de l’univers imaginé par Frank Herbert. C’est désormais chose faite avec Dune : Awakening, un MMO de survie en monde ouvert signé Funcom. Mais cette plongée dans les sables d’Arrakis tient-elle vraiment ses promesses ?
Une ambiance parfaitement maîtrisée
Dune : Awakening place le joueur dans la peau d’un survivant échoué sur la planète désertique d’Arrakis. Dès les premières minutes, le ton est donné : tout est hostile. Le soleil est une menace mortelle, l’eau est une ressource extrêmement rare, et d’énormes vers de sable rôdent sous vos pieds, prêts à surgir au moindre faux pas.
Sur ce point, les développeurs ont frappé fort : l’atmosphère est l’un des grands atouts du jeu. Chaque expédition devient un dilemme stratégique. Faut-il se risquer à traverser une plaine en plein jour, au risque de perdre son équipement ? Ou attendre la nuit, au prix de plus longues attentes et d’autres dangers ? Le sentiment de vulnérabilité est réel et renforce l’immersion.
Malheureusement, ce système de survie, aussi prenant soit-il au départ, perd rapidement en intensité. Une fois un véhicule débloqué, le soleil ne représente plus une réelle menace, et la dynamique de gestion des éléments s’en trouve fortement atténuée. Ce qui faisait tout le sel du début (la tension permanente liée à la chaleur et au terrain) s’efface peu à peu.

Côté gameplay, Dune : Awakening coche de nombreuses cases : exploration, loot, crafting… L’ensemble est bien conçu, accessible sans être trop dirigiste. Cependant, les combats manquent d’impact. L’intelligence artificielle laisse parfois à désirer, et les affrontements finissent par se ressembler, nuisant à la variété de l’expérience.
Autre point faible : certaines quêtes se montrent répétitives, en particulier lors des premières heures de jeu. Couplées à des déplacements souvent très longs à pied, ces missions peuvent entamer la motivation des joueurs les moins persévérants.
Un monde massivement multijoueur… pas toujours bienvenu
Le choix du multijoueur permanent est sans doute l’un des aspects les plus clivants de Dune : Awakening. Impossible de jouer en solo de manière classique : vous êtes constamment entouré d’autres joueurs, amis ou inconnus. Ce qui peut être un atout pour certains, peut nuire à l’immersion pour d’autres.
L’exemple le plus frappant : pénétrer dans une grotte supposément secrète, liée à votre destinée… pour y croiser trois autres joueurs effectuant la même quête. De même, les bases construites par les autres jalonnent le paysage. Certaines sont impressionnantes, d’autres franchement inesthétiques, ce qui casse parfois l’homogénéité visuelle du monde. Pour retrouver une expérience plus intime il faudra louer un serveur privé, une option facturée 11 euros par mois.

Dune : Awakening est loin d’être un mauvais jeu. Il possède une ambiance forte, un univers fidèle à la saga, et des mécaniques de jeu prometteuses. Les amateurs de survie, les passionnés de Dune et les joueurs en quête de défis exigeants y trouveront leur compte.
Mais pour atteindre le rang de référence du genre, le titre devra corriger plusieurs lacunes : un multijoueur trop envahissant, des combats peu convaincants, et une courbe de progression parfois décourageante.
À l’heure actuelle, Dune : Awakening n’est pas encore le chef-d’œuvre attendu, mais le potentiel est bien là. Et avec les mises à jour régulières promises par Funcom, il pourrait bien, dans les mois à venir, s’imposer comme un incontournable du MMO de survie.