Le 4 juillet prochain, Jurassic World : Renaissance débarquera dans les salles de cinéma. Une nouvelle bande-annonce vient d’être dévoilée, relançant les attentes (et les interrogations) autour de cette franchise culte. Plus de trente ans après la sortie du tout premier Jurassic Park, cette saga a-t-elle conservé son message d’origine ou s’est-elle perdue en chemin ?
Jurassic Park : un mythe fondateur
Tout commence en 1993. Steven Spielberg signe avec Jurassic Park un choc cinématographique devenu instantanément culte. Bien au-delà de ses prouesses visuelles et de sa bande-son légendaire signée John Williams, le film portait un message clair et puissant : une critique acerbe des dérives scientifiques au service du spectacle et du capitalisme. Le personnage du mathématicien Ian Malcolm (incarné par Jeff Goldblum) résume cette pensée en une phrase devenue emblématique : « Vos scientifiques étaient tellement préoccupés de savoir s’ils le pouvaient, qu’ils ne se sont pas demandé s’ils le devaient. »

Ce film s’inspire du roman éponyme de Michael Crichton, publié en 1990. L’auteur y développe l’idée que la nature ne peut être contrôlée, vendue ou clonée impunément. Un message écologique et éthique, fort et visionnaire, qui faisait de Jurassic Park bien plus qu’un simple film de dinosaures.
Une saga devenue ce qu’elle dénonçait
En 2015, Universal relance la saga avec Jurassic World. Le pitch ? Le parc a enfin rouvert, mais le public se lasse des dinosaures classiques. Pour renouveler l’intérêt, les scientifiques créent l’Indominus Rex, un dinosaure mutant, plus grand, plus féroce, plus spectaculaire. Une manière de répondre à la logique du marché : toujours plus pour capter l’attention. Le film abandonne peu à peu sa dimension critique pour devenir un pur produit de consommation.

La suite ne fait que renforcer cette impression. Dans Fallen Kingdom (2018), les dinosaures sont vendus aux enchères dans un manoir. Le Monde d’Après (2022) délaisse presque totalement les créatures préhistoriques au profit d’une intrigue centrée sur une crise de criquets mutants, créés pour manipuler le marché agricole. Les films séduisent le public en salles, mais divisent les critiques.
Plus de trois décennies après le premier Jurassic Park, la saga s’est transformée en une machine à blockbusters. Jurassic World : Renaissance est le septième film de la franchise, et son existence interroge : la série n’est-elle pas devenue exactement ce qu’elle critiquait à ses débuts ?
Renaissance : un retour aux sources ou un nouveau recyclage ?
Avec Jurassic World : Renaissance, la saga espère peut-être retrouver son souffle originel. Scarlett Johansson y incarne une agente en mission pour retrouver trois dinosaures survivants, utilisés dans le développement d’un médicament miracle. Le vivant est encore une fois exploité, cette fois au nom de la santé mondiale, un nouveau prétexte pour faire revivre la franchise.
Un détail intrigue néanmoins : le scénario est signé David Koepp, déjà auteur du script du tout premier Jurassic Park. Ce retour du scénariste historique est-il un véritable signe de renaissance pour la franchise, ou simplement un habile coup marketing ? Pour l’heure le doute subsiste, bien qu’avoir fait appel au réalisateur Gareth Edwards (Rogue One, The Creators) a plutôt tendance à nous rassurer !
Jurassic Park dénonçait un monde où tout devient spectacle, tandis que Jurassic World est devenu ce spectacle. Reste à savoir si Renaissance parviendra à renouer avec l’esprit critique de ses origines ou s’il s’agit d’un recyclage de plus dans une saga qui semble avoir oublié ce qu’elle avait à dire. Réponse en salles, le 4 juillet.