À Los Angeles, un événement aussi inédit qu’insolite a récemment vu le jour : la toute première “Sperm Race“, ou course de spermatozoïdes. Organisée sous le nom de Sperm Race 2025, cette compétition s’est déroulée dans une ambiance délibérément loufoque, attirant plus de 4 000 spectateurs.
Une idée pas comme les autres
Le principe était simple : deux étudiants de deux universités rivales — Asher Proeger pour UCLA et Tristan Milker pour USC — ont chacun fourni un échantillon de sperme. Celui-ci était placé sur une piste microfluidique de 20 centimètres, conçue pour représenter de manière symbolique l’appareil reproducteur féminin. Sous microscope, les spectateurs pouvaient suivre en direct la course des spermatozoïdes jusqu’à la ligne d’arrivée.
L’événement, fidèle à l’esprit décalé américain, ne manquait pas de touches humoristiques : participants déguisés en pénis, commentateurs multipliant les blagues potaches, et un final où le perdant a été aspergé de liquide blanc visqueux. Une mise en scène volontairement outrancière, qui a fait de cette “course” un véritable spectacle. L’évènement possède même un site web qui lui est dédié !
Une cause juste
Derrière cette idée surprenante, on retrouve quatre jeunes entrepreneurs passionnés de crypto-monnaies et de NFT. Leur ambition officielle : sensibiliser au déclin de la fertilité masculine. Cependant, malgré cet objectif affiché, peu d’informations sérieuses ont été partagées durant l’événement sur les causes réelles de cette crise sanitaire.
Car en réalité, la situation est alarmante. Depuis les années 1970, la concentration moyenne de spermatozoïdes chez les hommes a chuté de plus de 50 %, selon une vaste étude portant sur près de 43 000 participants entre 1973 et 2011. Pire encore, la tendance s’accélère depuis les années 2000.

Contrairement à ce que certains messages simplistes laissent entendre — imputant le problème à de mauvaises habitudes alimentaires ou à un manque de sommeil —, les causes sont bien plus profondes et structurelles. Parmi elles :
- La prolifération des perturbateurs endocriniens dans les plastiques, cosmétiques et aliments.
- La pollution de l’air.
- L’exposition aux produits chimiques industriels, notamment les pesticides.
- Les modes de vie modernes, combinant stress, tabagisme, consommation d’alcool et obésité.
Ce véritable cocktail toxique continue de fragiliser la fertilité masculine, un sujet que les grands médias abordent encore trop timidement. Pendant que des problématiques cruciales comme celle-ci peinent à émerger dans le débat public, d’autres sujets sont instrumentalisés, souvent bien éloignés des enjeux sanitaires urgents.
À la Sperm Race, le message de prévention s’est résumé à quelques conseils superficiels : “Dormez bien, mangez bien, et tout ira bien !“, loin de refléter l’ampleur de la crise.
Si l’initiative peut prêter à sourire, elle souligne malgré elle un constat inquiétant : face aux défis majeurs de notre époque, l’humanité semble parfois préférer l’entertainment à l’action véritable. Moralité de cette histoire : si un jour l’humanité devait disparaître, on ne pourra pas dire qu’elle n’a rien tenté… elle aura au moins organisé une course de spermatozoïdes.