Du 3 au 5 octobre prochains, le créateur de contenu Squeezie organisera la troisième édition du GP Explorer, un événement d’envergure qui confirme sa place de rendez-vous incontournable dans le monde de l’influence. Cette course automobile sur le circuit Bugatti du Mans réunira près de 80 000 spectateurs sur place, et s’annonce déjà comme un nouveau succès sur Internet, avec des millions de vues attendues.
Un succès colossal… aux conséquences plus larges
Parmi les sponsors annoncés figurent des géants comme LEGO ou Netflix, confirmant l’ampleur prise par ce format mêlant spectacle, compétition et influence digitale. Le GP Explorer s’impose comme une vitrine prestigieuse pour les marques et un événement attendu tant par les fans que par les professionnels du secteur.

L’édition 2023 avait déjà marqué les esprits en battant des records d’audience : 1,3 million de spectateurs en direct sur Twitch. Un exploit qui témoigne de la puissance de ces nouveaux formats hybrides, à mi-chemin entre le divertissement et la compétition sportive.
Mais organiser un tel événement a un coût. Selon les chiffres relayés par Numerama, le budget du GP Explorer se chiffre en millions d’euros. Ces sommes ne sont pas prises en charge uniquement par Squeezie lui-même. Ce sont surtout les sponsors comme Red Bull, Samsung, Crunchyroll, Rhinoshield ou encore Mouv’, qui rendent l’initiative possible. Une implication massive, qui soulève une question de fond : ces superproductions ne monopolisent-elles pas tous les moyens ?

Une concentration des budgets au sommet
Avec des coûts aussi élevés, ces événements absorbent une grande partie des budgets d’influence des marques. Plusieurs agences spécialisées reconnaissent en coulisses que les financements disponibles se concentrent aujourd’hui sur deux ou trois grands rendez-vous annuels. Résultat : les projets plus modestes ou portés par des créateurs émergents peinent à trouver leur place et leurs financements.
Ce phénomène n’est pas isolé au GP Explorer. La King’s League France, autre projet ambitieux récemment lancé, connaît une situation similaire. Bien que très bien produit et sponsorisé, l’événement ne serait, selon certaines sources, pas encore rentable. Là encore, un fort investissement sur un seul projet se fait parfois au détriment d’autres initiatives plus petites ou innovantes.

Il ne s’agit pas ici de remettre en question la légitimité ou la qualité de ces grands événements. Le GP Explorer ou la King’s League contribuent à professionnaliser l’écosystème des créateurs de contenu, et à donner à Internet une visibilité et une crédibilité accrues face aux médias traditionnels.
Mais une question demeure : y aura-t-il encore de la place pour les autres ? Pas seulement d’autres grands shows, mais aussi pour les projets plus originaux, inattendus ou indépendants qui ont longtemps fait la richesse et la diversité du web.
À trop concentrer les ressources sur quelques mastodontes, le risque est réel de standardiser la création et d’étouffer la créativité plus underground qui a longtemps fait le sel de l’internet.