À seulement 13 ans, Giulia Sarkozy est une adolescente comme beaucoup d’autres : passionnée d’équitation et active sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Pourtant, son nom de famille change complètement la donne. Fille de l’ancien président Nicolas Sarkozy et de Carla Bruni, elle se retrouve bien malgré elle au centre de l’attention.

Une ascension inattendue sur TikTok
Tout a commencé lors d’un live TikTok réalisé depuis son centre équestre. Un moment anodin pour elle, mais qui a pris une tournure inattendue lorsque les commentaires ont commencé à affluer. Parmi eux, certaines questions étaient tout sauf innocentes. Des internautes l’ont bombardée de messages sur son père, l’interrogeant sur des affaires judiciaires en cours. Des phrases lunaires telles que « Pourquoi ton père est en prison ? » ou encore « Et l’affaire Kadhafi alors ? » ont transformé un simple échange en véritable tribunal numérique.
Face à cette avalanche de questions, la jeune fille a fini par craquer. Un moment de fragilité qui illustre un phénomène bien plus large : celui du harcèlement en ligne et du poids d’un héritage médiatique imposé.
Pour comprendre ces attaques, un rappel des faits est nécessaire. En décembre dernier, Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans ce que l’on appelle « l’affaire Bismuth ». L’ancien président aurait tenté de corrompre un magistrat afin d’obtenir des informations sur une autre affaire le concernant.
Par ailleurs, une autre enquête est en cours sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007, dans laquelle il est accusé d’avoir reçu des fonds du régime libyen de Kadhafi. Il reste cependant présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.
Une adolescente prise pour cible
Malgré la gravité de ces affaires, elles ne concernent en rien Giulia Sarkozy. Pourtant, sur les réseaux sociaux, son statut de « fille de » la place au centre des débats. Certains la prennent à partie comme si elle devait répondre des actes de son père. Ce phénomène pose une question essentielle : est-il normal de demander des comptes à une adolescente pour des faits qui ne la concernent pas ?
À 13 ans, on se construit, on cherche sa place, ses passions, son identité. Le regard des autres joue un rôle crucial, et les mots ont un impact. Le cyberharcèlement ne se limite pas aux insultes directes ; il inclut aussi la pression sociale, l’intrusion dans la vie privée et les questions malveillantes.
Giulia Sarkozy n’a jamais été présidente. Elle ne porte aucun bracelet électronique. Elle voulait simplement partager un moment autour de sa passion pour l’équitation. Pourtant, elle s’est retrouvée propulsée au cœur d’une polémique.

On peut bien sûr s’interroger sur la place d’une adolescente en live sur TikTok sans supervision parentale. Mais au-delà de cette réflexion, la responsabilité incombe aussi aux utilisateurs des réseaux sociaux. Chacun a le choix de ne pas alimenter ce type de harcèlement, de ne pas en rajouter.
Finalement, peut-être que la meilleure chose à faire est simplement de laisser Giulia être ce qu’elle est avant tout : une adolescente, et rien de plus.