Après avoir triomphé avec Barbare, Zach Cregger nous plonge dans un nouveau thriller horrifique qui pourrait ne pas vous laisser indifférent. Initialement annoncé sous le nom de Weapons, c’est finalement sous le titre de Évanouis que l’horreur débarque en France.
Une tension savamment maitrisée
Dans une petite ville de Floride, une nuit bouleverse à jamais l’existence de ses habitants : tous les enfants d’une même classe de CE2 disparaissent mystérieusement, sauf un. Ce point de départ, à mi-chemin entre le drame psychologique et le fantastique à la Stephen King, donne naissance à Évanouis, deuxième long-métrage solo de Zach Cregger, cinéaste révélé par l’acclamé Barbare. Avec ce nouveau film, il troque la brutalité viscérale de son précédent opus contre une tension diffuse, plus insidieuse, mais non moins captivante.

Plutôt que de suivre un seul point de vue, Évanouis éclate son récit en une mosaïque de personnages interconnectés. Chaque trajectoire individuelle vient enrichir l’intrigue comme autant de pièces d’un vaste puzzle, chacun apportant sa pierre à l’édifice pour venir nourrir le suspense du film.
Là où Barbare surprenait par ses ruptures de ton et son ironie grinçante, Évanouis se veut plus sobre, plus discret dans sa mise en scène. La caméra laisse respirer ses comédiens et installe un climat de mélancolie tenace, parfois même hypnotique. La peur, surgit des interstices : une silhouette dans un coin d’image, une menace tapie hors champ, un malaise qui s’immisce sans prévenir. Cregger prouve sa capacité à générer de l’angoisse par de simples détails, préférant l’ambiguïté à l’esbroufe, et le malaise à l’hémoglobine.


Et ce n’est pas son casting qui va desservir le film. Certaines stars de Marvel comme Julia Garner (La Surfeuse d’argent dans Les 4 Fantastiques Premier Pas), Josh Brolin (Thanos dans Avengers Infinity Wars et Endgame) ou encore Benedict Wong (Wong dans Docteur Strange) y sont les tête d’affiche, et leur prestation y est particulièrement remarquable
Le caillou dans la chaussure
Mais si la montée en tension est brillamment menée, le dénouement, trop explicatif, trop net, tend à dissiper l’aura de mystère construite avec tant de soin. Là où l’on aurait pu espérer une révélation bouleversant notre perception du récit, comme chez un M. Night Shyamalan, on assiste plutôt à une clarification linéaire qui ne peut que décevoir. En éclairant les zones d’ombre, Cregger perd une part de la fascination qu’il avait pourtant si bien orchestrée.

Pour autant, Évanouis reste une œuvre ambitieuse et maîtrisée, qui confirme le virage de son auteur vers un cinéma d’horreur plus mature.
Moins une enquête qu’une plongée dans les cicatrices laissées par l’incompréhensible, le film impressionne par sa richesse et sa densité, même s’il trébuche quelque peu dans sa dernière ligne droite. Alors si vous souhaitez vous autoriser un frisson, le film est disponible dès aujourd’hui au cinéma !