Ce mercredi marque la sortie en salles d’Elio, le tout nouveau film original des studios Pixar. Très attendu, ce long-métrage attire déjà l’attention par sa singularité : il ne s’agit ni d’une suite, ni d’un spin-off, ce qui devient suffisamment rare pour être souligné dans le paysage cinématographique actuel.
Une aventure intergalactique à hauteur d’enfant
Derrière la réalisation, on retrouve un trio de talents : Madeline Sharafian, Domee Shi (connue pour Alerte Rouge et le court-métrage Bao), ainsi qu’Adrian Molina, co-réalisateur du très acclamé Coco. Une équipe expérimentée, qui promet un mélange d’émotion, d’humour et d’imaginaire foisonnant.
Le film suit les pas d’Elio Solis, un garçon de 11 ans qui vit seul avec sa tante, directrice d’un centre de recherche gouvernemental. Par accident, Elio intercepte un message venu de l’espace… et se retrouve téléporté au Communiverse, une sorte de conseil galactique chargé de réguler les espèces intelligentes de l’univers.
Le twist : les membres du conseil le prennent pour le représentant officiel de l’humanité. Il doit alors convaincre les autres civilisations que les humains méritent leur place dans l’univers. Ce point de départ simple donne lieu à un récit initiatique, où un enfant introverti se retrouve plongé dans un monde bien plus vaste que lui.
Une thématique profonde et actuelle
À l’image de ses prédécesseurs, Elio profite de toute l’expertise visuelle de Pixar. La direction artistique se distingue par des couleurs vives, des créatures extraterrestres inventives et un design globalement soigné. Parmi les figures marquantes : Glordon, une créature hybride à mi-chemin entre la méduse et le chewing-gum, à la fois attachante et agaçante. Un personnage qui devrait séduire le jeune public.

Techniquement, le film est irréprochable. On retrouve le soin du détail et la fluidité d’animation qui ont fait la réputation du studio, récemment renforcée par le succès critique et commercial de Vice-Versa 2.
Au-delà de son cadre de science-fiction, Elio propose une réflexion sensible sur l’enfance, la différence et la légitimité. Le film explore des thématiques fortes telles que la solitude, l’imaginaire, et surtout, la difficulté de trouver sa place dans un monde où l’on ne se sent pas toujours compris.
Un message d’autant plus pertinent aujourd’hui, alors que les problématiques liées à l’anxiété sociale touchent un nombre croissant d’enfants et d’adolescents. Pixar signe ici un film capable de parler autant aux enfants qu’aux adultes, en misant sur l’émotion plutôt que sur l’action à outrance.
Elio n’est peut-être pas le Pixar le plus spectaculaire de ces dernières années, mais il a le mérite d’oser proposer un récit original, à contre-courant des tendances hollywoodiennes dominées par les suites et les franchises. Avec une durée accessible de 1h40, un casting vocal solide en version originale, et un regard touchant sur la différence, le film offre une bouffée d’air frais dans l’univers de l’animation.
Un pari artistique qui mérite, au minimum, d’être découvert. Rendez-vous en salles dès que vous le pourrez !