Sorti aujourd’hui sur Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC et intégré au Game Pass Ultimate, Doom : The Dark Ages marque le retour fracassant d’une saga mythique du jeu vidéo. Cet épisode plonge les joueurs dans un univers médiéval fantastique, peuplé de dragons, de mechas géants et d’armes aussi improbables qu’un bouclier-tronçonneuse. Plus massif, plus ancré, ce nouvel opus semble porter une ambition claire : réinventer sans trahir.
Une légende née en 1993
La saga Doom débute en décembre 1993 sur PC. Développé par le studio id Software avec John Carmack à la technologie et John Romero à la conception, le jeu bouleverse le paysage vidéoludique de l’époque. Nerveux, brutal, simple dans son principe mais redoutablement efficace, Doom propose une expérience où le joueur incarne un soldat luttant contre des hordes démoniaques à l’aide d’un arsenal varié. À sa sortie, le succès est immédiat : 100 000 dollars de recettes le premier jour, plus d’un million de copies vendues au total.

Mais au-delà des chiffres, Doom change durablement le jeu vidéo. Il donne même naissance à un genre entier : le doom-like, désignant ces FPS où l’action frénétique et la perspective subjective priment sur la narration ou la stratégie.
Malgré son impact initial, la formule s’essouffle avec les années. Doom 64, sorti en 1997, peine à rivaliser avec les standards imposés par des titres comme GoldenEye 007, Half-Life ou Quake. Il faudra attendre 2004 pour une véritable refonte avec Doom 3. Le jeu opère un virage vers l’horreur, avec une ambiance sombre et une narration plus poussée. Moins rapide, plus atmosphérique, il divise… mais séduit : 3,5 millions d’exemplaires vendus et une reconnaissance critique.

En 2016, Doom revient à ses fondamentaux. L’opus éponyme modernise la recette avec un moteur graphique dernier cri, des déplacements ultra rapides et une bande-son métal survoltée. L’accueil est excellent. Le jeu dépasse les 3 millions de ventes et relance l’intérêt autour de la franchise. Il pose les bases de Doom Eternal en 2020, un épisode encore plus intense, plus technique et salué unanimement pour sa maestria.
The Dark Ages : un pari audacieux
Avec Doom : The Dark Ages, id Software prend un virage inattendu. Exit les bases martiennes ou les cités infernales futuristes : place à une ambiance médiévale, aux accents de dark fantasy. Le jeu promet une expérience plus lourde, plus brutale, mais toujours aussi viscérale.
Les premiers retours saluent un jeu qui ne cherche pas à être subtil, mais qui assume pleinement sa démesure. Et c’est peut-être là la force de Doom depuis plus de 30 ans : rester fidèle à son ADN tout en osant se réinventer.
Tandis que de nombreuses franchises s’épuisent ou se diluent, Doom continue d’avancer, fidèle à lui-même, sans concession. Une chose est sûre : la légende n’est pas prête de s’éteindre.