L’univers du cinéma américain pourrait bien prendre une tournure inattendue, non pas sous l’impulsion créative d’un studio, mais sous celle du Président des États-Unis lui-même. Donald Trump, connu pour son goût assumé pour les films musclés, s’intéresserait de très près à une résurrection cinématographique : Rush Hour 4.
Une stratégie culturelle autant que politique
L’information émane de Semafor, un média américain réputé pour son sérieux. Selon leurs sources, Donald Trump intervient en coulisses pour favoriser le retour de la franchise Rush Hour, à condition que Paramount mette la main sur Warner Bros. En jeu : le contrôle de la bibliothèque de Warner, incluant les droits de Rush Hour, propriété de sa filiale New Line Cinema.

Larry Ellison, cofondateur d’Oracle, milliardaire et soutien actif de Donald Trump, est au cœur de ce schéma. À travers Paramount, dont il est actionnaire influent, il serait un élément clé dans les négociations liées au rachat de Warner Bros. Si l’acquisition aboutit, Paramount obtiendrait les droits qui permettraient de lancer officiellement le projet.
Rush Hour, un divertissement aux allures de manifeste
Alors, pourquoi cette saga plutôt qu’une autre ? Rush Hour coche toutes les cases de ce que Donald Trump affectionne au cinéma : duels explosifs, humour frontal, buddy movie à l’ancienne, et clichés culturels assumés. Le duo formé par Jackie Chan et Chris Tucker fait partie du folklore cinématographique des années 90 et 2000. Un cinéma qu’il considère comme “authentique”, viril et divertissant, à rebours de ce qu’il qualifie souvent de “culture woke”.

Semafor va plus loin et décrit cette stratégie comme un « red-lash », entendez par là un contre-mouvement culturel conservateur visant à promouvoir un certain goût “républicain” auprès du grand public, via des franchises populaires et ostensiblement apolitiques (en apparence seulement).
Le fantôme de Brett Ratner
Reste un obstacle : Brett Ratner, réalisateur des trois premiers volets, dont la carrière est en suspens depuis les accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles révélées durant le mouvement #MeToo. Warner Bros avait alors coupé les ponts avec lui, gelant tout projet le concernant.
Pourtant, Ratner vient de refaire surface grâce à un documentaire sur Melania Trump produit pour Amazon MGM Studios, attendu en salles en janvier 2026. Une coïncidence qui ne convainc pas grand monde, et qui tend à penser que sa proximité avec Donald Trump relance l’idée d’un retour possible derrière la caméra, notamment si Paramount prend la main sur Warner.

Si Rush Hour 4 venait à se concrétiser, cela pourrait ouvrir la voie à d’autres “renaissances” de franchises cultes des années 80-90. Trump aurait également un faible pour le cultissime Bloodsport de Jean-Claude Van Damme, dont il connaît les répliques par cœur. Certains imaginent déjà le président souffler à l’oreille de Larry Ellison l’idée d’un remake…
L’affaire Rush Hour 4 dépasse donc largement la simple curiosité cinéphile : elle illustre une nouvelle manière pour le pouvoir politique d’utiliser Hollywood comme vecteur d’influence culturelle. Les studios, eux, observent avec prudence. Hollywood tremble, mais pourrait aussi se frotter les mains.
