Depuis les grandes heures de Telltale Games ou les expériences cinématographiques signées Quantic Dream, le genre des jeux narratifs n’a jamais cessé de séduire. Aujourd’hui, une nouvelle équipe composée d’anciens de Telltale, Ubisoft et Night School Studio entend bien marquer cette renaissance avec Dispatch.
Une satire des Super-Héros
Avant d’aller plus loin, précisons que Dispatch est publié sous la forme d’une série interactive en huit épisodes, à raison de deux chapitres par semaine. Il faudra donc patienter jusqu’au 12 novembre afin de pouvoir jouir du jeu dans sa totalité. Il s’agit là d’un format auxquels les jeux épisodiques modernes nous ont habitués, puisqu’on retrouvait la même formule dans les jeux de Telltale (The Walking Dead, The Wolf Among Us) ou pour des titres comme Life is Strange.
Le protagoniste de Dispatch, Robert Robertson, alias Mecha Man, a tout perdu.
La perte de sa méca-armure, détruite lors d’un affrontement contre son ennemi juré, l’a contraint à raccrocher la cape. Reconverti dans un centre de répartition de super-héros, il doit désormais superviser un groupe d’anciens super-vilains en quête de rédemption.

Entre gestion d’équipe, tensions de bureau et désir de vengeance, Dispatch construit un équilibre subtil entre drame humain et satire du monde des super-héros.
Une réalisation exceptionnelle
Dès les premières minutes, Dispatch impressionne par sa direction artistique.
Le jeu semble tout droit sorti d’une série d’animation haut de gamme. Les mouvements sont précis, les expressions faciales nuancées, et la mise en scène rivalise avec celle d’un long-métrage.

Le doublage est porté par une distribution impressionnante : Aaron Paul, Laura Bailey, Erin Yvette, Travis Willingham, Matthew Mercer ou encore Jeffrey Wright. Un casting vocal triple XL qui en dit long sur les ambitions du titre.
Si le gameplay de Dispatch repose avant tout sur les choix et les dialogues, il introduit aussi une dimension tactique bienvenue.
En tant que répartiteur, le joueur doit sélectionner les bons agents pour chaque mission, en tenant compte de leurs compétences et de leurs personnalités. En effet, envoyer le mauvais personnage au mauvais endroit peut modifier l’équilibre d’une scène, influencer les relations internes du groupe voir causer l’échec de la mission en cours.

Les décisions proposées tout au long du jeu paraissent lourdes de conséquences, même si leur véritable portée reste pour l’instant floue compte tenu du fait qu’il nous est pour l’instant impossible de pouvoir juger le jeu sur sa totalité. On sent toutefois la promesse d’une trame organique et évolutive, où les dilemmes moraux auront des conséquences sur le long terme.
S’il est encore trop tôt pour le qualifier de chef-d’œuvre, le titre d’AdHoc Studio semble bien parti pour réconcilier les amateurs de séries et de jeux narratifs.
Et si les prochains épisodes confirment les ambitions entrevues ici, Dispatch pourrait bien devenir le digne héritier de la philosophie Telltale.
