Warner Bros. Games vient de provoquer un véritable séisme dans l’industrie du jeu vidéo en annonçant la fermeture de trois studios majeurs et l’annulation d’un projet ambitieux, un jeu Wonder Woman en développement depuis cinq ans. Cette décision, qui a surpris et choqué de nombreux joueurs et professionnels du secteur, marque un tournant stratégique pour l’éditeur.
Une restructuration drastique chez Warner Bros Games

Parmi les studios touchés, Monolith Productions figure en tête de liste. Connu pour des titres cultes comme F.E.A.R. (2005) et surtout pour ses jeux inspirés de l’univers du Seigneur des Anneaux (La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor et La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre), le studio était une référence en matière de jeux d’action-aventure. Son dernier projet, un jeu Wonder Woman annoncé en 2021, vient d’être brutalement annulé malgré un investissement colossal de 100 millions de dollars. Un véritable gâchis pour les fans et pour l’industrie.

Cette vague de fermetures ne s’arrête pas à Monolith Productions. Deux autres studios sont également concernés :
- Player First Games, créateur de Multiversus, un jeu de combat mettant en scène les personnages emblématiques de Warner. Ironie du sort, ce studio avait été racheté en juillet dernier, pour être finalement fermé seulement six mois plus tard.
- WB San Diego, un studio fondé en 2019 et spécialisé dans le jeu mobile free-to-play, qui n’a jamais eu l’opportunité de sortir un titre avant sa fermeture.
Cette stratégie brutale témoigne des difficultés financières de Warner Bros. Games et de sa volonté de recentrer ses efforts sur des franchises jugées plus rentables.

Une stratégie axée sur des valeurs sûres
JB Perrette, responsable des jeux et du streaming chez Warner, a justifié ces décisions par une année 2024 décevante pour l’éditeur. Désormais, la priorité sera donnée aux licences les plus lucratives : Harry Potter, Mortal Kombat, Game of Thrones et surtout Batman. Fini les prises de risque, Warner mise tout sur des franchises à succès assurées.
Ce recentrage stratégique rappelle les choix opérés par l’entreprise dans le secteur du cinéma, où des productions terminées ont été annulées du jour au lendemain. L’exemple le plus marquant reste le film Batgirl, achevé à 100 % mais jamais diffusé.

La réaction des joueurs ne s’est pas fait attendre : entre incompréhension et colère, beaucoup dénoncent une approche purement financière qui pourrait étouffer la créativité au profit d’une vision trop sécuritaire. La disparition d’un studio comme Monolith, notamment détenteur du système Nemesis breveté par Warner, est perçue comme une perte immense pour l’industrie.
Historiquement, ce ne sont pas les studios qui jouent la sécurité qui marquent les esprits. En misant uniquement sur des valeurs sûres, Warner Bros. Games prend le risque de freiner l’innovation et de s’aliéner une partie de sa communauté. L’avenir dira si cette stratégie sera payante ou si elle conduira à un appauvrissement de son catalogue de jeux.