À l’occasion de la sortie sur Netflix cette semaine d’Astérix : Le Combat des chefs, c’est l’occasion rêvée de se replonger dans les adaptations cultes des aventures du petit Gaulois au cinéma. Parmi les nombreuses versions portées à l’écran, trois films ont marqué un tournant décisif dans l’histoire d’Astérix et dans le paysage du cinéma français.
1999 : Astérix et Obélix contre César, le pari fou du live-action
Premier long-métrage en prise de vues réelles de la franchise, Astérix et Obélix contre César, réalisé par Claude Zidi, est sorti en février 1999. C’est un véritable défi technique et artistique : adapter l’univers haut en couleur de Goscinny et Uderzo avec de vrais acteurs. Le budget, colossal pour l’époque (41 millions d’euros), en fait alors le film le plus cher jamais produit en France.
Le casting réunit Christian Clavier en Astérix, Gérard Depardieu en Obélix, et Roberto Benigni, fraîchement oscarisé, en méchant de service. Le film puise dans plusieurs albums emblématiques comme Le Devin et Astérix le Gaulois, dans une version accessible à toute la famille.

Malgré des critiques mitigées, le succès populaire est au rendez-vous : 9 millions d’entrées en France, et un beau succès international, notamment en Allemagne et en Espagne. Pour toute une génération, c’est la première rencontre avec l’univers d’Astérix sur grand écran. Ce film ouvrira la voie à toute une saga en live-action, posant les bases pour le triomphe de Chabat quelques années plus tard.
2002 : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, le phénomène Chabat
Sorti en 2002, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, réalisé par Alain Chabat, est une véritable révolution dans le traitement cinématographique d’Astérix. Avec plus de 14 millions d’entrées en France, il devient le film Astérix le plus vu de tous les temps, et l’un des plus gros succès du cinéma français.

Inspiré de l’album Astérix et Cléopâtre, déjà adapté en dessin animé en 1968, Chabat y insuffle son humour absurde, ses dialogues percutants et un sens du rythme parfaitement maîtrisé. Le casting est étincelant : Jamel Debbouze, Gérard Darmon, Monica Bellucci, Édouard Baer… Chaque réplique ou presque est devenue culte, alimentant les réseaux sociaux encore aujourd’hui, plus de vingt ans après sa sortie.
Ce film a largement contribué à faire entrer Astérix dans la pop culture moderne, séduisant aussi bien les fans de la première heure que les nouvelles générations.
2014 : Astérix – Le Domaine des Dieux, l’animation 3D à la française
En 2014, Astérix revient en force dans un format inédit avec Le Domaine des Dieux, premier film de la saga en animation 3D, coréalisé par Alexandre Astier (créateur de Kaamelott) et Louis Clichy. Le pari est une réussite : plus de 3 millions d’entrées en salles, un accueil critique très favorable (86 % de critiques positives sur Allociné) et le César du meilleur film d’animation en 2015.

Astier insuffle son humour, son exigence et sa finesse narrative dans cette adaptation fidèle et moderne de l’univers de Goscinny et Uderzo. Le film parvient à séduire à la fois les enfants, les parents, et les amateurs de la bande dessinée originale, consolidant la place d’Astérix dans le cœur des Français et au-delà.
Trois films, trois styles, trois époques… mais une même ambition : faire vivre l’esprit irrévérencieux et fraternel d’Astérix au cinéma. Si le succès du petit Gaulois résiste au temps, c’est bien grâce au génie originel de ses créateurs, René Goscinny et Albert Uderzo, mais aussi au talent de ceux qui, à chaque génération, ont su réinventer ses aventures sur grand écran.
Avec l’arrivée de Le Combat des chefs sur Netflix, l’occasion est parfaite de (re)découvrir ces œuvres cultes et de constater à quel point Astérix reste indémodable.