La marque de biscuits Delichoc, qui célèbre cette année ses 65 ans, se retrouve au cœur d’un bad buzz retentissant sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette tempête numérique : le créateur de contenus Anyme, récemment devenu le streamer francophone numéro un sur Twitch.
Une collaboration qui tourne mal
Tout commence le 8 juin, dans une vidéo publiée par un autre créateur populaire, Nico Là (également connu sous le pseudonyme “Nicotine“). Intitulée “On juge les pires anecdotes de nos abonnés”, la vidéo réunit plusieurs personnalités du web comme Michou, Byilhan et Anyme. Sponsorisé par Delichoc, le contenu semblait à première vue bien ficelé. Mais une blague lancée par Anyme pendant la vidéo n’a visiblement pas plu à la marque.
Selon les propos rapportés, Delichoc aurait exigé la suppression ou la modification de certaines séquences, ce qui a provoqué la frustration d’Anyme. Connu pour son ton provocateur et son humour tranchant, le streamer n’a pas laissé passer ce qu’il considère comme une censure injustifiée.
En réaction, Anyme a donc utilisé l’un de ses formats favoris : la musique improvisée en live. Il a alors créé un morceau dans lequel il critique ouvertement Delichoc, tout en faisant l’éloge de l’un de leurs concurrents directs : Oréo. Le titre, largement partagé sur TikTok, Twitter (X) et Instagram, a généré des centaines de milliers de vues, provoquant un effet boule de neige.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur soutien à Anyme. Certains affirment même boycotter Delichoc depuis la révélation des coulisses de la vidéo sponsorisée, dénonçant un comportement jugé “autoritaire” de la marque vis-à-vis des créateurs de contenus.
Une stratégie d’influence mal maîtrisée
Ce tollé révèle un dysfonctionnement fondamental dans la gestion de partenariat par Delichoc. En sponsorisant une vidéo, une marque s’engage à collaborer avec un créateur selon son style et son ton habituels. Or, selon les accusations portées par Anyme, la marque aurait tenté d’imposer des limites créatives après la signature du contrat, voire pendant le tournage.

Ce type de contrôle est généralement mal perçu par les audiences, toujours plus sensibles à l’authenticité des contenus proposés. En voulant “corriger” l’image de leur marque, Delichoc a en réalité enclenché un effet Streisand, amplifiant l’attention sur l’incident et ternissant davantage sa réputation.
À ce jour, Delichoc n’a pas réagi publiquement à la polémique. Un choix qui peut être interprété de deux manières : soit la marque souhaite éviter d’alimenter le feu, soit elle n’a pas encore défini de stratégie de réponse. Quoi qu’il en soit, cette absence de communication laisse le champ libre à la narration portée par Anyme et sa communauté.

Ironie du sort : ce bad buzz pourrait bien profiter à un concurrent. Dans son morceau satirique, Anyme met en avant les biscuits Oréo, leur offrant une publicité virale et gratuite, financée indirectement par Delichoc. Une situation que certains observateurs du marketing digital ne manquent pas de souligner avec humour.
En fin de compte, si ce bad buzz rappelle les risques des partenariats mal encadrés avec les influenceurs, il souligne aussi l’impact colossal que peuvent avoir ces derniers lorsqu’ils décident de retourner l’exposition à leur avantage.