Le prochain jeu du célèbre studio Naughty Dog, Intergalactic: The Heretic Prophet, suscite des débats dans le monde du jeu vidéo. Ce studio, connu pour des titres emblématiques comme The Last of Us et Uncharted, propose cette fois une aventure de science-fiction qui fait réagir.
Une critique récurrente mais pas nouvelle
Le jeu met en scène Jordan A. Mun, une mercenaire interprétée par l’actrice Tati Gabrielle, déjà aperçue dans Les Nouvelles Aventures de Sabrina et le film Uncharted. Avec son crâne rasé, ses tatouages et son caractère bien trempé, Jordan A. Mun est au cœur des discussions. Certains accusent le jeu de vouloir être “trop woke”, un terme largement galvaudé et souvent détourné de son sens originel. Ces critiques estiment que le design du personnage reflète une posture idéologique ou une tentative forcée de coller aux tendances actuelles.
Ces débats autour de l’apparence et du caractère des personnages féminins dans la fiction ne datent pas d’hier. Si l’on remonte à 1992, le film Alien 3 présentait une Ripley (incarnée par Sigourney Weaver) au crâne rasé. Ce choix servait parfaitement son rôle de survivante prête à tout pour sauver l’humanité. Ce look, alors, était perçu comme un élément narratif cohérent et non comme une prise de position politique.
Plus récemment, en 2015, le personnage de Furiosa dans Mad Max: Fury Road a également marqué les esprits. Jouée par Charlize Theron, cette guerrière rasée et mécano de génie est devenue une icône, tant pour son caractère que pour la complexité de son rôle. Ici encore, son apparence était pleinement justifiée par l’histoire, loin de toute considération politique.
Dans l’univers du jeu vidéo, des héroïnes atypiques ont également marqué leur époque. En 2012, le personnage de Jack dans Mass Effect 3 présentait un look punk avec un crâne rasé et des tatouages. Ce design reflétait parfaitement son passé de cobaye génétiquement modifiée et de rebelle refusant toute conformité. Plutôt que de polémiquer, les joueurs ont salué la profondeur de ce personnage.
Le rôle des réseaux sociaux
Alors pourquoi cette réaction exacerbée face à Jordan A. Mun en 2024 ? Une partie de la réponse se trouve dans l’impact des réseaux sociaux. Une minorité bruyante peut aujourd’hui déclencher des polémiques d’ampleur. Ces critiques sont souvent relayées et amplifiées, en particulier sur des plateformes comme X, appartenant à Elon Musk, où les tensions culturelles trouvent un écho considérable.
Pourtant, il est essentiel de rappeler que le design d’un personnage reste avant tout un choix artistique. Dans le cas de Jordan A. Mun, son style semble étroitement lié à son histoire personnelle. Un passé difficile ? Une rébellion contre les normes d’une société futuriste ? Ces éléments se découvriront au fil du jeu.
La diversité dans les représentations culturelles bouscule parfois les habitudes et peut susciter des résistances. Mais c’est aussi ce qui fait la richesse de la pop culture : elle évolue, provoque et invite à réfléchir. Plutôt que de rejeter un personnage pour son apparence ou son genre, il est temps de célébrer la variété des récits qu’elle permet de raconter.
La sortie d’Intergalactic: The Heretic Prophet nous rappellera peut-être que ces polémiques sont bien moins importantes que l’expérience immersive et les histoires qu’un jeu vidéo peut offrir.