Le très attendu Joker : Folie à Deux sort enfin dans les salles, et l’engouement autour de cette suite est palpable. Avant de plonger dans ce nouveau chapitre, il est important de revenir sur l’impact du premier film, Joker (2019), qui avait bouleversé le cinéma avec sa vision sombre et profondément humaine.
Un succès phénoménal en 2019
Sorti en 2019, Joker s’est éloigné des codes traditionnels des films de super-héros. Le réalisateur Todd Phillips a fait le pari risqué de livrer un film à la croisée du drame psychologique et de l’étude de personnage. Avec Joaquin Phoenix dans le rôle d’Arthur Fleck, le film raconte la descente aux enfers d’un homme brisé par la société. Cette approche a valu à Joker de remporter le Lion d’Or à Venise, une première pour un film inspiré de comics.
Le film aborde des thématiques universelles et douloureuses telles que la maladie mentale, la solitude, et la pauvreté, le tout dans un Gotham crasseux évoquant le New York des années 70-80. L’influence de classiques comme Taxi Driver et The King of Comedy est d’ailleurs indéniable.
Le rôle intense d’Arthur Fleck a permis à Joaquin Phoenix de remporter l’Oscar du meilleur acteur, après une performance marquée par un engagement total, notamment avec une perte de poids impressionnante de plus de 20 kilos.
Que nous réserve Joker : Folie à Deux ?
La suite tant attendue, Joker : Folie à Deux, introduit un nouvel élément de taille : Harley Quinn, interprétée par Lady Gaga. Ce personnage emblématique de l’univers Batman apporte une dynamique différente à l’histoire.
Mais le véritable pari de ce second volet réside dans sa dimension musicale. Todd Phillips a surpris le monde entier en annonçant que Joker : Folie à Deux serait en partie un film musical. Ce choix audacieux soulève des interrogations sur la manière dont l’atmosphère sombre et oppressante du premier film pourra coexister avec des numéros chantés. Là où Joker (2019) était ancré dans une réalité dure et cruelle, cette suite semble vouloir explorer la frontière entre folie et réalité.
Phillips a clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas simplement reproduire la formule du succès initial, mais bien surprendre à nouveau. Les premières critiques confirment cette volonté de repousser les limites, même si les avis sont partagés.
Présenté au Festival de Venise, Joker : Folie à Deux a, comme son prédécesseur, créé la sensation. Joaquin Phoenix continue d’impressionner dans son interprétation d’Arthur Fleck, et les critiques soulignent une performance toujours aussi engagée, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Cependant, les séquences musicales divisent. Certains saluent l’audace de mêler chant et folie, tandis que d’autres, comme The Hollywood Reporter, regrettent que l’intrigue soit un peu plus mince que celle du premier film.
Lady Gaga, dans le rôle de Harley Quinn, brille également, mais pas de la manière attendue. Son interprétation, plus sobre et émotive que la version exubérante à laquelle le public est habitué, fait débat. Si certains jugent son rôle sous-exploité, d’autres applaudissent son aisance dans les scènes musicales, qui ajoutent une touche surréaliste au film.
Un pari risqué pour un succès potentiel ?
Le côté musical de Joker : Folie à Deux ne fait pas l’unanimité. Alors que certaines critiques saluent l’originalité de ce mélange inédit dans un film inspiré de l’univers des comics, d’autres, comme IndieWire, déplorent un rythme parfois lent et une narration moins percutante. Le film risque de déconcerter une partie du public, mais cela ne l’empêche pas de rester l’un des films les plus attendus de l’année.
Avec un budget colossal de 200 millions de dollars, les attentes autour de Joker : Folie à Deux sont immenses. Pour rappel, le premier Joker n’avait coûté “que” 55 millions, mais il avait rapporté plus d’un milliard de dollars au box-office, devenant le film classé R le plus rentable de l’histoire. Ce record a été récemment battu par Deadpool et Wolverine, mais le potentiel succès de Joker : Folie à Deux pourrait bien reconquérir les sommets.
Seul le temps dira si cette suite parviendra à captiver autant que son prédécesseur. Ce qui est certain, c’est que Todd Phillips et son équipe ont pris des risques créatifs, et que le film ne laissera personne indifférent.
