Lors des élections européennes, deux créateurs de contenu ont réussi à entrer dans l’arène politique. Cette nouvelle ère politique soulève des questions sur l’impact des réseaux sociaux sur la démocratie et la participation des jeunes générations.
Fidias Panayiotou : De YouTube à Bruxelles
Fidias Panayiotou, un jeune Chypriote de 24 ans, est connu pour ses vidéos à sensations fortes et ses défis extrêmes sur YouTube. Avec ses 2,6 millions d’abonnés, il s’est fait un nom en reprenant des concepts popularisés par d’autres YouTubeurs, comme MrBeast. Par exemple, il a récemment passé 10 jours gratuitement dans un aéroport, un défi qui a captivé ses abonnés.
Cependant, Fidias n’est pas sans controverses. Il a été vu en train de frauder dans les transports publics et a filmé sa fuite face aux contrôleurs. Il a également feint d’être sans-abri dans certaines de ses vidéos, ce qui a suscité des critiques. Malgré, ou peut-être à cause de, cette réputation en dents de scie, Fidias a réussi à mobiliser une part importante de l’électorat chypriote, récoltant 19,36% des voix. Fait surprenant, il a été élu sans programme politique concret et sans aucune expérience préalable dans le domaine de la politique.
Alvise Pérez : Un influenceur controversé en politique
Alvise Pérez, un Espagnol de 34 ans, possède une solide base de 930 000 abonnés sur Instagram. Contrairement à Fidias, Pérez est plus connu pour ses positions politiques controversées, se revendiquant clairement d’extrême droite. Pendant la pandémie de Covid-19, il a relayé de fausses informations sur les vaccins. Il est également anti-avortement et opposé au mouvement féministe, n’hésitant pas à prier devant des cliniques du Planning Familial. Pérez a également soutenu des figures controversées comme Luis Rubiales, ancien responsable du football espagnol suspendu pour un geste inapproprié envers une joueuse.
Bien que plus engagé politiquement que Fidias, Pérez n’a pas non plus de programme politique détaillé. Il a toutefois annoncé quelques propositions pour le Parlement européen, telles que la redistribution de son salaire de député sur ses réseaux sociaux et la sortie de l’Espagne de l’Union européenne.
L’élection de Fidias Panayiotou et Alvise Pérez est inédite pour des créateurs de contenu. Elle soulève de nombreuses questions sur l’avenir de notre démocratie et la manière dont les jeunes générations s’engagent et votent. Malgré leurs parcours atypiques et l’absence de programmes détaillés, ces deux nouveaux eurodéputés ont réussi à captiver et mobiliser une partie de l’électorat, démontrant ainsi le pouvoir et l’impact des médias sociaux aujourd’hui.