X-Men : Origins Wolverine est l’un de ces films qui promet beaucoup sur le papier, mais qui, en pratique, laisse un goût mitigé. En tant que grand fan de la franchise X-Men, j’étais particulièrement curieux de découvrir les origines de Wolverine, l’un des personnages les plus iconiques et charismatiques des comics Marvel. Le film, sorti en 2009 et réalisé par Gavin Hood, se concentre sur le passé tumultueux de Logan, son enfance, ses relations complexes et son implication dans le programme Weapon X. Mais malgré un potentiel narratif immense, le film ne parvient pas à convaincre pleinement. Voici mon retour détaillé sur ce long-métrage.
Une introduction prometteuse
Le film commence sur une note prometteuse en explorant l’enfance de Logan et sa découverte de ses pouvoirs. La scène d’ouverture, qui le montre en compagnie de son demi-frère Victor Creed (Sabertooth), pose les bases d’une relation compliquée et violente. L’idée d’explorer leur fraternité destructrice, traversant les époques et les guerres, avait un fort potentiel dramatique. On ressent la douleur, la colère, et le poids des années sur ces deux personnages immortels, jetant les bases d’un récit qui aurait pu être à la fois intime et épique.
Cependant, dès que le film passe à l’âge adulte de Logan, l’intrigue s’accélère de manière précipitée et perd rapidement de sa profondeur. Les ellipses narratives se succèdent, passant d’un conflit à l’autre sans laisser le temps de s’attacher aux personnages ou de s’investir émotionnellement dans leurs dilemmes. L’ambiance sombre et les thèmes de trahison et de vengeance sont là, mais le traitement manque cruellement de subtilité et de nuance.
Une histoire fragmentée et prévisible
Le principal problème de X-Men : Origins Wolverine réside dans son scénario. Plutôt que de se concentrer sur un arc narratif cohérent, le film semble vouloir tout faire à la fois : des flashbacks incessants, des intrigues secondaires non développées et une série de caméos de personnages issus de l’univers X-Men qui, au lieu d’enrichir l’histoire, ne font que la surcharger.
Le script est trop souvent prévisible et peine à surprendre. Les motivations des personnages sont survolées, et les retournements de situation manquent de crédibilité. L’antagoniste principal, le colonel Stryker, n’est jamais aussi menaçant ou charismatique qu’il devrait l’être. Et malgré ses efforts, Liev Schreiber en Sabertooth peine à se détacher de l’image d’un simple brute sanguinaire pour devenir un véritable anti-héros complexe.
L’introduction de Deadpool, interprété par Ryan Reynolds, est l’une des plus grandes déceptions. Le personnage, connu pour son humour mordant et sa capacité à briser le quatrième mur, est ici transformé en un mutant muet et contrôlé, dénaturant totalement l’essence du personnage. C’est un faux pas majeur qui montre à quel point le film semble parfois ignorer le matériel d’origine.
Une réalisation inégale
Visuellement, X-Men : Origins Wolverine oscille entre le correct et le franchement médiocre. Les effets spéciaux, en particulier, n’ont pas bien vieilli. Certaines scènes, comme celle où Wolverine sort ses griffes dans une salle de bain, sont embarrassantes tant les effets numériques paraissent datés et peu crédibles. Ce manque de finition visuelle nuit gravement à l’immersion et détourne l’attention des moments qui auraient dû être mémorables.
Gavin Hood, le réalisateur, ne parvient pas à donner une véritable identité visuelle au film. La réalisation manque de style, et les scènes d’action, pourtant nombreuses, sont souvent brouillonnes et mal montées. Il est difficile de suivre l’action sans se sentir perdu ou désorienté, ce qui est particulièrement regrettable pour un film centré sur un personnage aussi physique et dynamique que Wolverine.
Une performance sauvée par Hugh Jackman
S’il y a bien une raison de regarder X-Men : Origins Wolverine, c’est la performance de Hugh Jackman. Fidèle à lui-même, Jackman incarne Wolverine avec une intensité et un charisme indéniables. On sent qu’il s’investit pleinement dans ce rôle qu’il connaît si bien et qui l’a propulsé au rang de superstar. Son interprétation parvient à donner un peu de relief à un scénario qui en manque cruellement. La rage, la douleur et l’instinct animal de Wolverine sont palpables grâce à lui, et c’est souvent ce qui sauve les scènes les plus faibles du film.
Néanmoins, même Jackman ne peut totalement compenser les lacunes de l’écriture et de la réalisation. Il est dommage de voir un acteur aussi engagé se battre contre un script qui ne lui rend pas justice. À plusieurs reprises, on sent que le potentiel émotionnel de certaines scènes est gâché par des dialogues maladroits ou une mise en scène peu inspirée.
Conclusion : Un film qui rate sa cible
X-Men : Origins Wolverine avait tous les ingrédients pour devenir un grand film de super-héros : un personnage principal fascinant, un univers riche et des thèmes profonds comme la quête d’identité, la trahison et la rédemption. Malheureusement, le résultat final est décevant. Entre un scénario bancal, des effets spéciaux qui laissent à désirer et une réalisation sans éclat, le film peine à laisser une empreinte durable.
En tant que spectateur et fan des X-Men, je suis sorti de ce film avec un sentiment d’inachevé. Ce qui aurait pu être une exploration poignante du passé de Wolverine se transforme en une suite de scènes d’action décousues sans véritable cohésion ni émotion. Pour ces raisons, je donne à X-Men : Origins Wolverine la note de 11/20. Ce n’est pas un désastre total, mais c’est loin d’être l’histoire d’origine que ce personnage emblématique méritait.