À l’occasion de la Japan Expo, nous avons eu la chance de rencontrer Zen, l’auteur du nouveau Webtoon intense, Tsubaken. C’est l’histoire d’un jeune qui ne veut pas d’ennuis, mais qui est constamment poursuivi par les problèmes. Nous sommes dans un monde où les gangs sont omniprésents et où la vente de formats physiques est illégale. Oui, il n’y a plus que du numérique. Une cartouche de jeu ? Illégale. Un CD ? Illégal. Une console ? Illégale. (Un monde dans lequel on n’aimerait pas vivre). Notre héros entre dans un nouveau lycée, dans ce qu’il considère comme sa dernière chance, il ne doit surtout pas avoir d’ennuis. Mais dès le début, les problèmes lui tombent dessus.
C’est pêchu, drôle, bien écrit, et superbement dessiné. La lecture coule toute seule : du début à la fin du premier tome, on est plongé dans l’histoire sans pouvoir en détacher les yeux. Le dessin est fluide et nerveux, un pur bonheur.
Au cours de la Japan Expo, nous avons également pu interviewer l’auteur Zen, un jeune auteur qui fait une entrée fracassante chez Vega.
Sark : En quelques mots pour ceux qui ne te connaissent pas, présente toi.
Zen : Bonjour, je m’appelle Zen, je suis l’auteur de Tsubaken, dont le premier tome est édité chez Vega Dupuis dans la collection KFactory. Je suis très content.
Sark : Justement, c’est ton premier tome de Tsubaken. Parle-nous-en, je l’ai lu, mais peut-être pas les gens qui nous liront.
Zen : Tsubaken, de quoi ça parle ? Eh bien, c’est l’histoire d’un orphelin qui est renvoyé de ses écoles parce qu’il a tendance à rapidement perdre son sang-froid quand on l’embête trop. Un jour, il atteint sa limite au foyer où il vit, et on le menace de le mettre à la rue s’il continue à faire des vagues. Il se retrouve alors dans son dernier lycée, dans un contexte de gangs qui vendent des formats physiques, car tout est dématérialisé, et le physique est illégal. C’est un peu comme des gangs qui vendraient de la drogue, sauf qu’ici, ce sont des cartouches de jeu, par exemple.
Sark : Pourquoi avoir choisi le format Webtoon ?
Zen : J’ai été contacté par l’éditeur à l’époque de Webtoon Factory, qui avait vu mes personnages sur les réseaux sociaux et qui m’a proposé de faire ça en Webtoon. À la base, je voulais faire un manga, donc je n’ai pas fermé la porte tout de suite. J’ai cherché chez tous les éditeurs, mais c’est celui-là qui était le plus emballé, alors j’ai dit banco, on va faire le Webtoon. Comme c’est un projet de cœur, je voulais que ça se concrétise d’une manière ou d’une autre, donc ça a été en Webtoon, puis retravaillé en format papier par la suite.
Sark : Tes inspirations pour cette œuvre ?
Zen : Pour cette œuvre, il y a beaucoup de l’anime Samurai Champloo, un peu de Sun–Ken Rock (même si c’est beaucoup plus léger), MOB Psycho 100 et il y a un humour que j’aime beaucoup dans un manga édité chez Pika qui s’appelle Drôle de Racaille Je sais que ça ne plaît pas à tout le monde, mais c’est mon type d’humour, donc j’en mets un peu dans Tsubaken.
Sark Donc, toi, tu as toujours voulu faire ça ?
Zen : Oui.
Sark : C’est ta première œuvre. Tu as prévu combien de tomes ? Long ou pas long ? Plusieurs arcs ?
Zen : Je dirais que c’est modérément long, si ça arrive à son terme. Pour l’instant, il y a deux tomes gravés dans le marbre, avec le deuxième prévu pour 2025. Après, ça pourrait prendre 6 ou 7 tomes si ça arrive à son terme.
Sark : Tu travailles plus en numérique ou en traditionnel ?
Zen : Pour le Webtoon, je fais tout en numérique, ce que je regrette un peu, car j’ai perdu la main sur le traditionnel. Avec les dédicaces, je reprends un peu la main. Je respecte profondément les auteurs qui font tout en traditionnel. En plus, en France, il y en a des talents fou. Le numérique me permet de travailler la couleur et tout le reste. Je suis content du rendu numérique, ça fait gagner pas mal de temps, et c’est quand même moins cher à long terme, avec le matériel.
Sark : On est dans un contexte où il commence à y avoir pas mal d’auteurs français qui émergent. Qu’en penses-tu ?
Zen : C’est vrai qu’en tant qu’auteur, on arrive et on se demande comment se faire une place parmi tout ça. Mais je suis quand même content de voir que la qualité a augmenté ces dernières années, ils n’ont rien à envier aux Japonais. Et je suis content de voir les auteurs français qui percent.
Sark : On te souhaite vraiment de réussir, car on veut la fin. Moi, j’ai lu le premier tome, et c’est vraiment bien.
Zen : C’est gentil.
Sark : Maintenant, la question que je pose à tous les auteurs : si tu étais un animal, tu serais quoi ?
Zen : Alors, ce n’est pas une manière d’esquiver la question, mais je te répondrais que je suis déjà un animal. Je suis un Homo sapiens, dans la famille des grands singes, donc les gorilles, les gibbons, et les orangs-outans. Il y a des points positifs et négatifs, mais j’accepte, c’est cool.
Sark : Maintenant, c’est le moment promotion. Vends-nous ton Webtoon.
Zen : Eh bien, si vous aimez la baston, l’humour, c’est pour vous. Feuilletez-le, et allez-y, je serais vraiment content d’avoir vos retours sur ma première œuvre.
Sark: Un petit mot pour la fin ?
Zen : Ayez une belle vie, kiffez, voilà.
Sark : Un artiste à suivre de près. Gentil et souriant, il a rassemblé un nombre impressionnant de personnes lors de la Japan Expo. Son Webtoon est, pour moi, déjà un succès, et la suite promet d’être encore meilleure. En tant que personne, c’est vraiment un être radieux qui a illuminé le salon.
Ne passez pas à côté, vous le regretteriez.